Coup d’État au Chili : 50 ans après, “le stade national est encore un lieu emblématique de l’histoire chilienne”
Au Cœur de l'Histoire - A podcast by Europe 1
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Découvrez l’abonnement "Au Coeur de l'Histoire +" et accédez à des heures de programmes, des archives inédites, des épisodes en avant-première et une sélection d'épisodes sur des grandes thématiques. Profitez de cette offre sur Apple Podcasts dès aujourd’hui ! À l’occasion des 50 ans du coup d’État militaire du général Pinochet, Virginie Girod revient sur l’histoire du stade national de Santiago, au cœur de l'histoire de la dictature chilienne. Converti temporairement en prison à ciel ouvert, ce lieu cristallise les heures noires du régime de Pinochet. Pour en parler, Virginie Girod reçoit Franck Gaudichaud, professeur en histoire et études latinoaméricaines à l'Université Toulouse Jean Jaurès et auteur de Découvrir la révolution chilienne (1970-1973), qui vient de paraître aux Éditions sociales. Le 11 septembre 1973, le coup d’État met une fin brutale au gouvernement de coalition entre communistes et socialistes, mené par Salvador Allende depuis 1970. “On est en pleine guerre froide, à quelques années de la Révolution Cubaine, dans l'air d'influence des États-Unis” rappelle Franck Gaudichaud. Pinochet met en place une dictature répressive, “pour écraser le mouvement révolutionnaire chilien, la gauche, les syndicats”. Entre septembre et novembre 1973, le stade national de Santiago va servir de prison pour plus de 20 000 personnes. “C'est un lieu d'exécution, d'interrogatoire et de torture à une échelle de masse” résume Franck Gaudichaud. “C'est une phase de répression en partie aveugle, très peu sélective qui va vraiment avoir pour fonction de terroriser la société”. Aujourd’hui, le sport a repris ses droits dans le stade, mais une place a été faite aux victimes de cet épisode d’internement, dont les historiens peinent encore à établir un bilan chiffré. Une partie des gradins de l’époque a été préservée, au-dessus de laquelle on peut lire l'inscription “Un pueblo sin memoria es un país sin futuro”. En français : “un peuple sans mémoire est un pays sans avenir”. “C'est une mémoire qui est au cœur des polémiques puisqu'on observe qu'actuellement le retour d'une extrême droite nostalgique de la dictature, qui a de très bons résultats électoraux. Ça reste un passé qui ne passe pas dans le Chili actuel” conclut Franck Gaudichaud. Au cœur de l'histoire' est un podcast Europe 1 Studio. - Présentation : Virginie Girod - Production : Camille Bichler avec Nathan Laporte- Direction artistique : Julien Tharaud- Réalisation : Pierre Cazalot - Musiques originales : Julien Tharaud et Sébastien Guidis - Communication : Kelly Decroix et Nathan Laporte- Visuel : Sidonie Mangin