Des "matrones" aux "sages-femmes", l'incroyable histoire de la naissance !

Au Cœur de l'Histoire - A podcast by Europe 1

Découvrez l’abonnement "Au Coeur de l'Histoire +" et accédez à des heures de programmes, des archives inédites, des épisodes en avant-première et une sélection d'épisodes sur des grandes thématiques. Profitez de cette offre sur Apple Podcasts dès aujourd’hui ! INTERVIEW - Angélique du Coudray pourrait être considérée comme la créatrice de l’obstétrique moderne. Avant elle, l’accouchement était depuis la nuit des temps une affaire de femmes basée sur l’expérience, sans logique de transmission et placé sous la tutelle de médecins ou de chirurgiens. Au XVIIIe siècle, Angélique du Coudray change les choses en professionnalisant la fonction de sage-femme qui deviendra un métier à part entière dans le courant du XIXe siècle. Pour comprendre comment Angélique du Coudray a révolutionné la pratique des sages-femmes, l’historienne Virginie Girod reçoit Nathalie Sage-Pranchère, historienne, archiviste, paléographe, chargée de recherche au CNRS et spécialiste de l’histoire des sages-femmes et Anna Roy, sage-femme, chroniqueuse, auteure et incarnation du podcast 'Sage-Meuf' produit par Europe 1 Studio.Virginie Girod a donné rendez-vous à ses deux interlocutrices au Musée de l’Homme, c’est là que se trouve la reproduction de la 'machine' d’Angélique du Coudray. 'La machine d’Angélique du Coudray, c’est une reproduction du bassin féminin, de la taille jusqu’à mi-cuisse, il est conçu autour d’un bassin de femme en os, des tissus, du cuir, des ressorts à l’intérieur, pour avoir quelque chose qui se rapproche le plus possible de l’anatomie féminine', explique l’historienne Nathalie Sage-Pranchère. C'est ce mannequin en toile rembourré représentant la partie inférieure d’un corps féminin, qui permet à Angélique du Coudray de former les futurs sages-femmes et médecins, pour les former à la naissance des enfants. Un mannequin qui n’a pas vieilli, puisqu’il ressemble trait pour trait à ceux qui sont utilisés aujourd’hui en école de sages-femmes. 'On a des mannequins en plastiques, parfois en tissus, mais rien n’a changé, pour s’entraîner à faire des accouchements, avant de pouvoir s’entraîner sur les femmes', souligne la sage-femme Anna Roy.Au XVIIIème siècle, l’époque d’Angélique du Coudray, il y a encore une vraie disparité entre Paris et le reste de la France sur la qualité des soins médicaux. La capitale est dotée d’une maternité depuis le Moyen-Age. Dans les campagnes, il n’y a pas de sages-femmes formées comme à Paris. Ce sont les 'matrones' qui accouchent les femmes : 'C’est un réseau de service. Les matrones n’ont pas de savoir anatomiques. Ces femmes vont évoluer avec les savoirs populaires', assure Nathalie Sage-Pranchère. 'A l’époque d’Angélique du Coudray, les femmes ont 10% de chance de mourir quand elles sont en couche, ce qui est considérable : on meurt lors de l’accouchement, de causes infectieuses, d’hémorragie ou parce qu’un enfant ne descend pas parce que la tête reste enclavée dans le bassin', poursuit-elle.Remerciements au Musée de l'homme pour son accueilAccouchement – Naissance - Angélique du Coudray – Sage-femme – Louis XV 'Au cœur de l'histoire' est un podcast Europe 1 Studio- Présentation : Virginie Girod - Production : Camille Bichler - Réalisation : Pierre Cazalot- Composition de la musique originale : Julien Tharaud - Rédaction et Diffusion : Nathan Laporte- Communication : Kelly Decroix- Visuel : Sidonie Mangin

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