Pourquoi “Just Asking Questions" est une technique de désinformation ?
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La technique du "Just Asking Questions" (ou JAQ), littéralement « je fais juste poser des questions », peut sembler inoffensive, voire vertueuse : après tout, poser des questions, c’est chercher la vérité, non ? Pourtant, dans le domaine de la rhétorique et de la communication, c’est aussi une stratégie de désinformation bien connue, précisément parce qu’elle sème le doute sans assumer directement une affirmation fausse ou trompeuse.1. Une apparence de neutralité… trompeuseLa force du JAQ réside dans sa fausse neutralité. Plutôt que d’affirmer : « Les vaccins causent des maladies »,on dira : « Est-ce que les vaccins pourraient causer des maladies ? »Cette formulation n’engage pas directement celui qui parle. Il peut toujours dire :« Je ne fais que poser la question ! »Mais l’effet est bien là : on introduit une idée douteuse dans l’esprit de l’auditeur, même sans preuve, sans source, ni affirmation explicite.2. Semeur de doute, sans preuveLe JAQ est souvent utilisé pour introduire des théories du complot ou des mensonges, en évitant la responsabilité factuelle. Il sème la suspicion à l’égard de faits établis, de la science ou des institutions, sans jamais présenter de données solides.Exemples : « Et si le changement climatique n’était qu’un moyen de contrôle ? » « Pourquoi les médias ne parlent-ils jamais de ce scientifique censuré ? »Ces questions laissent entendre une manipulation, tout en évitant frontalement le mensonge… mais elles créent un climat de méfiance généralisée, souvent injustifié.3. Le JAQ comme outil de manipulation rhétoriqueDans les débats publics ou en ligne, le JAQ est un outil puissant car il déplace la charge de la preuve. Celui qui répond doit défendre la réalité face à une question insidieuse, ce qui lui donne l’air d’être sur la défensive.C’est aussi une technique délibérément virale : elle invite à s’interroger, à douter, à partager, même sans croire complètement à ce qui est suggéré. 4. Quand poser une question devient un acte politiqueToutes les questions ne sont pas problématiques, évidemment. Ce qui distingue le JAQ en tant que stratégie de désinformation, c’est l’intention derrière : utiliser la question pour propager un doute, sans jamais chercher une réponse honnête.Dans les discours de figures complotistes, d’influenceurs extrémistes ou de certains trolls, c’est une arme rhétorique redoutable, précisément parce qu’elle prétend être innocente.En résuméLe "Just Asking Questions" devient problématique quand il est utilisé pour manipuler, et non pour comprendre. Sous couvert de curiosité, il propage le doute, légitime les fausses croyances, et affaiblit la confiance dans les faits établis. Poser des questions, oui. Mais pas pour éviter la vérité. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.