le bijou comme un bisou #77 Joséphine, Napoléon, une histoire (extra)ordinaire

« Je vais me coucher, ma petite Joséphine, le cœur plein de ton adorable image, et navré de rester tant de temps loin de toi ; mais j'espère que, dans quelques jours, je serai plus heureux et que je pourrai à mon aise te donner des preuves de l'amour ardent que tu m'as inspiré. Tu ne m'écris plus ; tu ne penses plus à ton bon ami, cruelle femme ! Ne sais-tu pas que sans toi, sans ton coeur, sans ton amour, il n'est pour ton mari ni bonheur, ni vie. Bon Dieu ! Que je serais heureux si je pouvais assister à l'aimable toilette, petite épaule, un petit sein blanc, élastique, bien ferme ; par-dessus cela, une petite mine avec le mouchoir à la créole, à croquer. Tu sais bien que je n'oublie pas les petites visites ; tu sais bien, la petite forêt noire. Je lui donne mille baisers et j'attends avec impatience le moment d'y être. Tout à toi, la vie, le bonheur, le plaisir ne sont que ce que tu les fais.  Vivre dans une Joséphine, c'est vivre dans l'Élysée. Baiser à la bouche, aux yeux, sur l'épaule, au sein, partout, partout ! »     Cette déclaration brulante de passion est écrite par Napoléon à Joséphine de Vérone, le 1er Frimaire, an V c’est-à-dire le 21 novembre 1796.      Parce que cette semaine je vais vous emmener dans les dessous joailliers d’une partie de l’histoire de France et de l’amour qui lie les êtres, les bijoux et leur destin.     Il était une fois Joséphine, Napoléon, une histoire (extra)ordinaire.    Par la suite, on le sait, c’est Joséphine qui s’efface, pour donner au trône la chance d’avoir un héritier. Napoléon, s’il n’est plus l’amoureux brulant des débuts, l’aime encore au point de lui conserver, son rang, son titre, son domaine de la Malmaison et toutes ses collections.     Voici sa lettre de 1809 gardée aux archives nationales : « Avec la permission de notre auguste et cher époux, je dois déclarer que ne conservant aucun espoir d’avoir des enfants qui puissent satisfaire les besoins de sa politique et l’intérêt de la France, je me plais à lui donner la plus grande preuve d’attachement et de dévouement qui ait été donnée sur la terre. Je tiens tout de ses bontés ; c’est sa main qui m’a couronnée, et du haut de ce trône, je n’ai reçu que des témoignages d’affection et d’amour du peuple français. Je crois reconnaître tous ces sentiments en consentant à la dissolution d’un mariage qui désormais est un obstacle au bien de la France, qui la prive du bonheur d’être un jour gouvernée par les descendants d’un grand homme si évidemment suscité par la Providence pour effacer les maux d’une terrible révolution et rétablir l’autel, le trône, et l’ordre social. Mais la dissolution de mon mariage ne changera rien aux sentiments de mon cœur : l’empereur aura toujours en moi sa meilleure amie. Je sais combien cet acte commandé par la politique et par de si grands intérêts a froissé son cœur ; mais l’un et l’autre nous sommes glorieux du sacrifice que nous faisons au bien de la patrie. »        Musique : Allan Deschamp - 0 le Sign, Nocturne – Asher Fulero, Dragon and toast – Kevin MacLeod, Despairs and Triumph – Kevin MacLeod, The two seasons – Dan Bodan, Pour l’Empereur – Gustave Mar, Heavenly – Aakash Gandhi, Loss – Kevin MacLeod         

Om Podcasten

Parce que chaque semaine qui commence est un nouveau départ, j’avais envie de vous lire une histoire. Alors je vous propose le bijou comme un bisou du dimanche soir.  Je suis Anne Desmarest de Jotemps et chaque soir pendant le 1er confinement, j'ai raconté une histoire de bijou pour faire rêver et décrypter ce monde finalement peu connu au delà du scintillement de façade. Maintenant, le bijou comme un bisou raconte les grandes et petites histoires et l'actualité du bijou  pour célèbrer les joailliers, créateurs, artistes et artisans et les Maisons de joaillerie qui portent le savoir faire français dans le monde.    Musique : Allan Deschamps, 0 le Sign (https://www.youtube.com/channel/UCETH0hxO5jiwBDaIojtH5Pw/featured)