Thématique : le Royaume-Uni dans la tourmente / n°266 / 9 octobre 2022

Connaissez-vous notre site ? www.lenouvelespritpublic.fr Une émission de Philippe Meyer, enregistrée au studio l’Arrière-boutique le 29 septembre 2022. Avec cette semaine : - Pauline Schnapper, professeure à la Sorbonne Nouvelle.- Nicolas Baverez, essayiste et avocat.- Béatrice Giblin, directrice de la revue Hérodote et fondatrice de l’Institut Français de Géopolitique.- Lionel Zinsou, ancien Premier ministre du Bénin et président de la fondation Terra Nova. LE ROYAUME-UNI DANS LA TOURMENTE  Avec la mort de la reine Elizabeth II, la Grande-Bretagne a perdu un symbole majeur de son unité. Au terme de dix jours de deuil national, le Royaume s’est éveillé avec une Première ministre novice et déjà mal-aimée, héritière d’un Boris Johnson qui est passé, en trois ans seulement, d’un triomphe électoral à une démission forcée en juin dernier. Les critiques sur sa gestion de la crise sanitaire, le « Partygate » ou encore les premières conséquences désagréables d’un Brexit dur, auront eu raison de l’ancien maire de Londres, lâché par les siens. La tâche qu’il lègue à son héritière, la très libérale Liz Truss, s’annonce donc considérable à l’image tant de la chute de la livre que du tollé a provoqué par le projet de déporter les demandeurs d’asile au Rwanda, le temps de traiter leur dossier.  L’inflation qui frappe durement le pays met en avant les inégalités profondes d’un Royaume qui a vu la décrépitude de ses services publics depuis les années 70. En témoigne l’état du système de santé, la NHS, si chère aux Britanniques, qui s’est retrouvée au bord de l’implosion durant la crise sanitaire, faute de financements et de main d’œuvre étrangère. Le climat social est particulièrement tendu. Les coûts de l’énergie et les conditions de travail ont poussé récemment les cheminots et le personnel soignant dans la rue. Certains Britanniques se retrouvent déjà dans l’incapacité de payer leurs factures énergétiques tandis qu’un mouvement citoyen appelle à ne pas les régler, en signe de protestation. Une fronde dont le Labour de Keir Starmer ne parvient pas pour l’instant à tirer pleinement profit.  Les échecs des Tories et les complications post-Brexit ont alimenté les mouvements nationalistes et indépendantistes du Royaume. Une Ecosse qui avait voté à 62% pour rester dans l’UE en 2016, a vu la nette victoire du Scottish National Party de Nicola Sturgeon et de ses alliés aux élections générales de 2019. Depuis les tensions demeurent grandes entre Londres et Édimbourg, notamment autour de la question de la tenue d’un nouveau referendum sur l’indépendance promis pour fin 2023 par les indépendantistes, mais désavoué par le 10 Downing Street. De même, les contrôles douaniers en mer d’Irlande ont contribué à la victoire historique du parti nationaliste irlandais Sein Fein devant les unionistes du DUP. Depuis la sortie de l’UE, c’est aussi une nouvelle place internationale qui est en jeu pour le Royaume-Uni, dont le PIB est désormais inférieur à celui de l’Inde. Le projet « Global Britain » présenté par Boris Johnson dès 2020, défend la vision d’une puissance britannique mondiale. Londres a déjà été récompensé de sa fidélité atlantiste avec la place prépondérante qu’elle tient dans l’alliance militaire AUKUS avec les Etats-Unis et l’Australie. Le gouvernement britannique s’est également aligné sur la position américaine en soutenant rapidement et massivement l’Ukraine. “Global Britain” veut aussi s'appuyer sur un Commowealth fort et soudé, défi que la disparition de la reine ne rend pas plus aisé.  Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr

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Chaque semaine, Philippe Meyer anime une conversation d’analyse politique, argumentée et courtoise, sur des thèmes nationaux et internationaux liés à l’actualité. Pour en savoir plus : www.lenouvelespritpublic.fr