À la Une: le Moyen-Orient dans l’inconnu

Revue de presse internationale - A podcast by RFI

Categories:

Pour Le Figaro à Paris, c’était prévisible : « depuis les massacres du 7-Octobre, il était évident que le gouvernement de Benyamin Netanyahu allait pousser la guerre jusqu’à Téhéran ». Après les coups portés au Hamas et au Hezbollah, « restait à s’attaquer à la “génitrice“. Celle qui mène la guerre par procuration contre Israël via ses affidés dans la région. Celle qui les forme, les arme et les soutient : la République islamique d’Iran. » Pour autant, poursuit Le Figaro, « en s’attaquant de front à son plus redoutable ennemi, l’État hébreu plonge la région et le monde dans l’inconnu. » En effet, « en attaquant l’Iran, Israël entraîne le Moyen-Orient dans un engrenage guerrier » : c’est ce que souligne, Agnès Levallois, spécialiste du Moyen-Orient, dans une tribune publiée par Le Monde. L’Orient-Le Jour à Beyrouth renchérit en dénonçant ce qu’il appelle « une course vers l’abîme : Israël n’a pas les moyens de détruire seul le programme nucléaire iranien et veut entraîner Washington dans un conflit qui enflammerait toute la région. Quel est son objectif final ?, s’interroge le quotidien libanais. Bombarder le régime iranien jusqu’à ce qu’il capitule ? (…) Même en admettant qu’Israël parvienne à ses fins et que le régime finisse par tomber, quelle sera la suite ? Qui va organiser la transition dans un pays ruiné, de 90 millions d’habitants et qui fait 75 fois la taille d’Israël et 3 fois celle de l’Irak ? Comment imaginer que cela puisse aboutir à autre chose qu’un chaos généralisé qui outrepassera largement les frontières de l’Iran ? » Guerre de libération ? Guerre d’usure ? Au-delà de la question nucléaire, faire tomber le régime iranien, c’est l’objectif de Benyamin Netanyahu et le Jérusalem Post s’en félicite : « il est maintenant temps pour le peuple iranien de se soulever », s’exclame le quotidien israélien proche du pouvoir. « Levez-vous. Saisissez ce moment. (…) Nous ne sommes pas en guerre contre vous, peuple iranien, mais contre une clique qui assassine chaque jour des Syriens, des Yéménites, des Israéliens et des Iraniens. » Non rétorque Haaretz : « Israël doit éviter de se laisser entraîner dans une guerre d’usure. Les succès opérationnels ne sont pas un but en soi, estime le quotidien israélien d’opposition. Ils doivent se traduire par une démarche diplomatique qui permettrait de trouver une solution à la menace nucléaire iranienne tout en évitant de sombrer dans une guerre totale, destructrice et prolongée. » En tout cas, remarque Le Devoir à Québec, cette « guerre ouverte Iran-Israël renvoie soudain dans l’ombre, comme un élément secondaire, l’inhumain massacre de Gaza. Sur l’échiquier déréglé de la géopolitique mondiale, le sort des sites nucléaires iraniens et la lutte contre le fanatisme des ayatollahs pèsent plus que l’indicible tragédie palestinienne, qui se poursuit pourtant. » Où s’arrêtera Netanyahu ? Enfin, le Guardian à Londres s’en prend à la fois à Trump, à Khamenei et à Netanyahu : « trois vieillards en colère qui pourraient tous nous faire tuer », s’exclame le quotidien britannique. La charge contre le Premier ministre israélien est violente : « Netanyahu, 75 ans, est inapte à diriger Israël, affirme le Guardian. Il n’a pas protégé les Israéliens des attentats terroristes de 2023, puis il a esquivé ses responsabilités. Il n’a pas tenu sa promesse de détruire le Hamas et de ramener les otages, et pourtant ses soldats ont tué plus de 55 000 Palestiniens à Gaza. Il a envahi le Liban et la Syrie. Maintenant, c’est l’Iran. Où s’arrêtera-t-il ? Va-t-il ensuite s’en prendre à la Turquie ? Ce n’est pas exclu. »

Visit the podcast's native language site