"Brûler les gerbes de riz" : l'histoire à l'origine de la journée de sensibilisation aux tsunamis
T'as vu l'heure ? - A podcast by Radio Nova

Categories:
C’était le 5 novembre 1854, il y a 170 ans : un événement devenue le symbole de la journée de sensibilisation aux tsunamis. On appelle aussi cette histoire "Inamura-no-hi" en japonais, qui signifie "Brûler les gerbes de riz". Le 5 novembre 1854, c'est d'abord un tremblement de terre qui frappait la ville de Nakai au Japon. Le chef Goryo Hamaguchi observe la catastrophe depuis les hauteurs de son village (qui deviendra la ville de Hirogawa). À la suite du séisme, la marée se retire bien trop loin et Goryo reconnait là le signe d’un tsunami imminent. Les oiseaux et autres animaux sentent également le danger arriver et se mettent en fuite : il faut faire vite. Le chef du village japonais veut donc absolument prévenir les habitants. Il a l’idée de démarrer un giga incendie, et brûle toutes ses récoltes de gerbes de riz. La fumée interpelle les habitant.es de la basse ville, les plus en danger, qui grimpent pour rejoindre la fumée et aider Hamaguchi à éteindre l’incendie. C'est comme ça que le leader japonais a sauvés ses villageois. Les japonais ont commencé à raconter cette histoire quelques années plus tard. Aujourd’hui, le récit est intégré aux manuels scolaires japonais. Mais "Inamura-no-hi" ne s’arrête pas là. Ça raconte aussi que Hamaguchi, a construit un grand barrage avec ses villageois pour une prochaine catastrophe naturelle, et qu’il a aidé les réfugiés à reconstruire leur vie. Par exemple, le chef du village a fait bâtir une école qui existe toujours aujourd’hui. Cette d'entière conserve d'ailleurs dans ses archives les restes des cours d'époque, qui étaient un peu hors du commun, puisqu’il s’agissait d’enseignement pratique de la vie quotidienne, comme l'agriculture et le repassage. Le système d’alerte de Hamaguchi, d’une grande efficacité, a en tout cas été choisi pour symboliser la sensibilisation aux tsunamis. En 2024, il est loin le temps où l'on prévenait un incendie en provoquant l’incendie de gerbes de riz. De nos jours, on est plutôt passé à des systèmes de capteurs sismiques et de marégraphes. Quoi qu'il en soit, il faut aller très vite puisqu’une vague de tsunami peut aller entre 500 et 1 000 km/h. Un autre tsunami a marqué un tournant dans les méthodes de prévention. La gigantesque vague s'est formée en 2004 dans l'océan Indien, qui a touché douze pays et fait près de 226 000 victimes, surtout au Sri Lanka et en Indonésie. Le drame a conduit à la mise en place d’un système d'alerte particulier : 25 sismographes, ont été répartis dans l’océan Indien pour retransmettre en permanence leurs informations à 26 centres de surveillance. Évidemment, impossible de terminer cette chronique sans rappeler que les tsunamis font partie des conséquences du dérèglement climatique et notamment de la fonte des glaces. La communauté scientifique s'inquiète même de la possible montée en puissance d'un truc qui fait encore plus peur que les tsunamis : les Mégatsunamis. Ils peuvent être déclenchés par la chute d'énormes morceaux de glace, de roche ou de terre dans l'océan. Et ça peut faire des vagues de 200 mètres de haut. Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.